Noctiluque - Noctiluca scintillans

La nuit en bordure de plage, du bleu grignote l'obscurité. L'océan devient un miroir de constellations pendant que des algues unicellulaires s'illuminent au gré des vagues. Cette lumière est produite grâce à la bioluminescence. Ce phénomène est dû à l'oxidation par une enzyme d'un composé appellé la Luciférine. Dans la majorité des cas, les couleurs émisent par bioluminescence sont entre le vert et le bleu. C'est une source de lumière qui ne crée pas ou très peu de chaleur.
Ce rassemblement d'étoiles n'est pourant pas un bon présage. La prolifération de cette algue diminue le taux d'oxygène de l'eau et libère de grandes quantités d'amonium. Ce phénomène est appelé marée rouge (de part sa couleur en plein jour) et est responsable de la mort de nombreux poissons et inverterbrés.
Par le passé, ces scintillements étaient appelés feu de la mer par les habitants des côtes.

Profondeur :
à la surface

Taille :
de 200μm.

Crédit photo :
James Carlson

Cténophore à points rouges - Eurhamphaea vexilligera

Un ctenaire translucide presque invisible dans cette immensité aquatique. On pourrait croire qu'il flotte dans ce grand vide océanique, mais ses longs cils lui permettent de se mouvoir à sa guise, temps que le courant n'est pas trop fort. Il favorisera les eaux chaudes. Son apparence similaire à celle des méduses l'a longtemps fait considérer comme appartenant à cette famille. Ses deux rangées de points rouges signifient bien le danger. Ce sont des glandes secrétant un liquide bioluminescent qu'il relâchera en guise de diversion, s'il se sent menacé.
L'origine de son nom vient du grec : kteinos (peigne) et phoros (qui porte).

Profondeur :
de 1m
à 100m.

Taille :
moins de
10cm.

Crédit photo :
MBARI

Méduse immortelle - Turritopsis dohrnii

Cette méduse s'aperçoit souvent à la surface de la mer. Son corps léger flotte au grès des vagues. Elle est dite immortelle, car une fois adulte, elle peut inverser son cycle de vie jusqu'à revenir à l'état de polupe et grandir à nouveau, un peu comme si Benjamin Button était une méduse. Elle peut aussi se reproduire de manière asexuée : à l'état larvaire elle crée des polypes qui se divisent en pleins de petites méduses. Ces capacités font qu'elle se retrouve dans tous les océans du monde, dans des quantités de plus en plus grandes.
Son nom très original vient de sa quasi-immortalité.

Profondeur :
de la surface
à 600m.

Taille :
1 cm.

Crédit photo :
D.R.

Calmar luciole - Watasenia scintillans

Les animaux qui nagent dans des zones peu profondes, se découpent à contre-jour pour les prédateurs des étages inférieurs. La silhouette de ce calmar ne fait pas exception et le vaste océan ne lui permet nulle cachette. Pour disparaître de la vue de ceux qui seraient tentés de le dévorer, il a choisi de s'illuminer. Son corps, recouvert de points lumineux prend la couleur de l'eau traversée par les rayons solaires. Il disparaît ainsi de ceux qui chercherait à en faire leur repas.
Chaque année, de mars à juin, ils remontent à la surface pour se reproduire. On peut les observer dans une baie au Japon où la lumière qu'ils éméttent, pour communiquer cette fois-ci, les transforme en une attraction pour touristes et les rends vulnérables aux pêcheurs et aux oiseaux.
Oui, son nom vient de calmar pour calmar et luciole parce qu'il fait de la lumière.

Profondeur :
de 200m
à 400m.

Taille :
7.5 cm.

Crédit photo :
Musée Hotaruika

Siphonophore - Marrus orthocanna

Ce Siphonore est né d'un seul et unique oeuf. Pourtant, en grandissant il devient une chaîne d'êtres vivants, il forme ainsi une colonie de ceux qu'on appelle : les zoïdes. Carnivore, pour se nourrir, il étend ses tentacules comme des lignes de pèches. Son régime se compose de petits crustacés.
Une autre espèce de siphonophore, le siphonophore géant (praya dubia), a pu atteindre les 45m et serait le plus long animal vivant.
Ainsi font, font font les petits siphonophores.

Profondeur :
de 200m
à 800m.

Taille :
jusqu'à
plusieurs mètres.

Crédit photo :
Kevin Raskoff

Crevette marine - Heterocarpus ensifer

Cette crevette des eaux antartiques est une proie facile, présente en grande quantité elle semble offrir un festin à ses prédateurs. Mais, elle n'est pas dénuée de ressources. Si une bête tente de la dévorer, elle peut cracher un écran de fumée éblouissant. Une fois l'éclat dissipé, plus aucune trâce de la crevette, elle se sera enfui au nez et à la figure de ses prédateurs.
Bien que très commune dans les eaux profondes, cette crevette n'a pas de nom commun.

Profondeur :
de 200m
à 885m.

Taille :
de 11 à 34mm

Crédit photo :
J.Poupin

Barreleye - Macropinna microstoma

Le soleil n'est plus qu'un lointain souvenir, dans un royaume d'aveugles, un roi réside. Ses yeux, au centre de son crâne translucide, sont sa couronne. Il peut ainsi voir dans le noir qui s'approche, si ce sont ses ennemis, ou ses proies. Ses globes oculaires, tournées vers l'air cherchent les silhouettes de ceux qu'il dévorera.
Son nom vient de l'anglais : barrel (tonneau) et eye(oeil).

Profondeur :
de 500m
à 1000m.

Taille :
15cm.

Crédit photo :
MBARI

Baudroie - Caulophryne jordani

Dans les ténèbres environnantes, chaque lueur est trompeuse, cette baudroie abyssale utilise un leurre appelé esche pour attirer ses proies. Ce leurre est tout simplement une lumière sur le premier rayon de la nageoire dorsale qui s'est déplacé pour être juste au-dessus de sa bouche. Si une proie s'approche trop de cette lueur, elle sera aspirée quand la baudroie ouvrira sa bouche, créant ainsi un appel d'air. Ensuite, les crocs du prédateur feront le reste du travail.
Elle possède aussi une méthode de reproduction peu conventionnelle, démontrée aux premiers abords par le fort dimorphisme sexuel de l'espèce. Le mâle beaucoup plus petit (1.5 cm) a pour objectif de fusionner avec la femelle. Comment ? En la mordant, il devient un parasite. Il n'est plus un seul individu, mais une partie du corps de la femelle et dépend complètement de son état de santé à elle pour survivre. Une femelle peut porter jusqu'à 8 mâles, mais elle se contentera en général d'un seul ou d'aucun.
Le nom baudroie serait un dérivé de baudrier en rapport à la grande taille de sa bouche.

Profondeur :
de 10m
à 2000m.

Taille :
Mâle : 1,5cm
Femelle : 20cm

Crédit photo :
Rebikoff Foundation

Black dragonfish - Idiacanthus atlanticus

Son leurre lumineux, à la différence de la baudroie, ne lui sert pas qu'à attirer des proies malencontreuses, mais aussi à l'éclairer pour chasser des proies malencontreuses. A l'instar du barreleye, c'est l'une des rares créatures à voir dans les abysses. La lumière qu'il emet est à la limite de l'infrarouge, ce qui la rend presqu'invisible pour l'oeil humain. Si un jour, vous vous balladez sous l'océan, vous ne le verrez pas approcher.
Black dragonfish : noir poisson dragon.

Profondeur :
de 1200m
à 2000m.

Taille :
Mâle : 5cm
Femelle : 40cm

Crédit photo :
Solvin Zankl

Eponge lampadaire - Chondrocladia lampadiglobus

Au fond des abîmes, sur des zones volcaniques inactives, quand il semble ne rester que les ténèbres, se trouve une drôle d'éponge. Isolée de tout autre source lumière elle scintille, comme un lampadaire qui éclairerait un chemin que personne n'emprunte. Personne ? Quelques petit crustracés nagent encore autour de ce chemin, malgré la profondeur. Mais, s'ils s'en rapprochent trop, ils se font dévorer. En effet, cette éponge carnivore possède des sortes de crochets sur ses sphères lumineuses qui lui permettent d'attrapper ses proies.
Toutes les pronfondeurs ont été envahies par l'obscurité, toutes ? Non, une éponge lumineuse résiste encore et toujours à l'envahisseur.

Profondeur :
de 2600
à 3000m.

Taille :
15cm.

Crédit photo :
Ifremer