#bloc0
La brumée
Phénomène naturel,
en suspension dans l'air qui dissimule et protège.
Plus ou moins opaques et coloré, elle limite la visibilité et
brouille les idées.
#bloc1
La nuit n’a pas fini d’ôter son lourd manteau
Et l’aurore timide se frotte encore les yeux
Le frais matin d’automne traîne comme un fardeau
Les nuages grisâtres qui ornent encore les cieux
Les sons semblent sortir de nulle part, du néant
Le sursaut d’une carpe, ou du cygne l’essor
Ne sont que des bruits sourds, orphelins du mouvement
Ce n’est que la musique qui meuble le décor
Notre regard s’arrête sur un rideau de soie
De mille gouttelettes aux couleurs d’arc en ciel.
On ne distingue plus le pré l’eau et le bois
Un voile s’est noué de la terre au soleil.
Le jour à besoin d’être il déchire la tenture
Il rend la liberté de l’espace au soleil
Et la terre mouillée sort de son sommeil.
Patrick LAURAIN
#bloc2
Une chape de brume à recouvert la ville,
On ne voit, n'entend plus rien
Je me sens bien,
Jubile
Je file,
Vague sans liens
Sur des flots nus, l'air de rien...
Et c'est alors qu'à l'horizon, je vois une île...
Est-ce au loin? Est-ce en moi? Je ne sais... C'est mon âme,
Le port auquel j'aspire, où s'éveille ma flemme!
#bloc3
Dans la brumée diffuse, une fois glacée
Se discerne à grand-peine, un peuple revenant
Se rapproche et sanglote. Une âme transpercée
Laisse échapper sa plainte en murmure immanent.
Des arbres désolés, hantés par les esprits,
Frémissent en reflets au sein des eaux dormantes.
Le crépuscule est là, pas un souffle ne ride
La surface endormie aux rêveries ferventes.
Le soir revient enfin comme un poing qui se ferme
Sur un secret dolent. C’est un voile douceur
Dans le ciel à présent que la nuit mène à terme,
Des étoiles d’argent émaillent sa noirceur.
Thomas 1
#bloc4
Mon coeur se désaltère au spectacle d’Automne :
La moindre feuille rousse, les branches qui frissonnent,
Le ciel voilé de brume et la pluie qui résonne
Sur les vitres la nuit , ont un pouvoir magique.
J’aime au petit matin promener sans fin
En foulant de mes pas les traces du chemin
Dans la douce clarté d’un soleil presque éteint,
Qui baigne la nature de nuances uniques.
Tout s’endort alentour dans un calme repos
Avec obstination, persévérance aussi,
Obéissant ainsi au même scénario
D’une pièce immuable qui conterait la vie.
La vie comme la terre souffre de défaillances :
Toi aussi tu t’étioles et te fane en silence
Mais elle connaîtra de nouveau l’opulence
Alors que c’est pour toi hélas! La déchéance
Jeannine
#bloc5
Ô fins d’automne, hivers, printemps trempés de boue,
Endormeuses saisons! Je vous aime et vous loue
D’envelopper ainsi mon coeur et mon cerveau
D’un linceul vaporeux et d’un brumeux tombeau.
Dans cette grande plaine où l’autan froid se joue,
Où par les longues nuits la girouette s’enroue,
Mon âme mieux qu’au temps du tiède renouveau
Ouvrira largement ses ailes de corbeau.
Rien n’est plus doux au coeur de plein de choses funèbres,
Et sur qui dès long-temps descendent les frimas,
Ô blafardes saisons, reines de nos climats!
Que l’aspect permanent de vos pâles ténèbres,
-Si ce n’est par un soir sans lune, deux à deux,
D’endormir la douleur sur un lit hasardeux.
Charles Baudelaire
#bloc6
C’est l’incertitude
qui nous charme.
Tout devient
merveilleux dans
la brumée.
Oscar wilde
#bloc7
Un grand champ de lin bleu dans le jour revenu
Longtemps y traîne encore une brume des songes
Et j’ai peur d’y lever des oiseaux inconnus
Dont au loin l’ombre ailée obscurément s’allonge
Devine, devine, devine, devine
#bloc8
Comme une perle
sur le voile d’une nuit,
une écharpe de brumée
endort mon île.
Les rêves se jouent
du décor.
Plongée bleue.
Sandra Dulier
#bloc9
Amour
Brouillard
Espoir
Maryse Verlaguet