Omniprésent en ce moment, le terme d’immersion utilisé dans la publicité, le journalisme, la téléréalité, etc, semble devenir synonyme de proximité, de confort, de compréhension, d’évasion face à la réalité et d’authenticité destiné à ceux qui sont ainsi ciblés. Mais le procédé n’est-il pas partiellement vidé de son sens,détourné, usurpé et réduit à unesimple accroche sensationnelle ? C’est en étant immergé au sein d’un jeu vidéo trois jours de suite, qu’un joueur taïwanais est retrouvé mort de fatigue dans sa chaise gaming en plein milieu d’un cyber café. Ce fait divers, évidemment extrême, vient tout de même questionner les raisons pour lesquelles un individu peut autant oublier la réalité de son corps face à un jeu, et à quel point le caractère immersif de celui-ci peut être puissant. Comment ce phénomène d’ immersion a-t-il réussi à prendre une place aussi vitale ? Quelles mécaniques vidéoludiques ont-elles réussi à maintenir ce jeune homme dans un état d’immersion tel qu’il en a oublié ses propres limites physiologiques ? Loin de se réduire à des aspects délétères, l’immersion reste un phénomène complexe et riche qui mérite d’être exploré. Il est utile, avant de poursuivre, de définir avec précision ce que l’on entend par immersion, qui signifie, au sens figuré, le fait d’être psychologiquement et physiquement plongé dans un milieu, coupé de la réalité tangible qui nous entoure. Cela peut concerner la lecture ou le cinéma et ne se limite donc pas seulement à la sphère vidéoludique. Comment le transfert des mécaniques immersives vidéoludiques vers la création graphique pourrait-il permettre d’enrichir un contenu et son expérience ?